lundi, avril 27, 2009

Je porte une robe rouge et je bois une eau à la grenadine avec des glaçons, assise à mon bureau de soleil de mon appartement montréalais. Je suis légère comme les bourgeons qui éclatent et qui ressemblent à des brocolis. Je pense au lila qui se prépare, là-bas, dans l’ancien jardin de mes grands-parents sur la Rive-sud, ce lila qui fleurira tout blanc et odorant en juin. Je suis contente car il fera la joie des enfants qui habitent cette maison où des rires ont éclatés entre ses murs pendant tant d’années.

Je suis heureuse. Mais je suis bien consciente de l’énorme travail qui reste à faire pour faire bouger le monde plus rapidement face aux menaces de destruction écologique. Je sais que le ton est grave, mais c’est davantage un fatalisme qu’une panique. Pas de panique pantoute, non non. On ne peut renverser la vapeur comme individus, même si je m’évertue avec une abnégation monastique et maniaque à faire des milliers de petits gestes pour sauver la planète. Je peux bien récupérer l’eau pour arroser mes plantes, mes voisin se préparent à la saison estivale où ils remplissent et vident quotidiennemnent leur piscine-champignon dans la ruelle. Je peux bien jetter un minimum de détritus aux ordures, récupérant, triant, compostant et réutilisant tout ce que je peux dans les moindres détails, plusieurs de mes voisins n’utilisent même pas leur bac vert. Et une grande partie du contenu de ce bac prends le chemin du dépotoir où il polluera la nappe phréatique, et tous les déchets confondus formeront une marmite toxique pour empoisonner encore davantage la planète, toute cette masse de surconsommation grugeant l’espace naturel encore disponible.

Mais la réponse est dans le collectif. C’est collectivement qu’il faut réagir. C’est en se rassemblant que nous deviendront puissants à faire changer les choses. Car j’ai espoir que tout cela peut changer, drastiquement. Mais une sérieuse mobilisation doit se produire. Et je vais faire tout ce que je peux pour l’encourager. Je ne sais pas encore comment, sous quelle forme, mais je vais mettre l’épaule à la roue, car on ne peut plus demeurer passif face à la destruction et l’absurdité de nos choix collectifs.

J’espère bien fermement que nous poserons un jour un regard épouvanté sur certaines réalités qui nous semblent aujourd’hui banales: ces voitures énergivores, ces maisons énergivores et non respectueuses de l’écologie, ces choix de consommateurs qui détruisent la planète, toutes ces matières organiques compostables que nous envoyons quotidiennement aux ordures et qui deviennent toxiques.